Coupe de France - 32ème de finale

aderboss a écrit:De toute manière je travaille le lendemain donc pour moi c'était pas possible, pourtant tu t'y est pris tôt dis donc personne a pu t'en acheté?

Les dessous d'un report
Concarneau a mal vécu la soirée avortée contre l'OL. Tout semble
pourtant s'être décidé dans les règles.

DEPUIS HIER SOIR, Lyon et Concarneau connaissent leur adversaire pour
les seizièmes de finale. Comme Pont-de-Roide et le GFCO Ajaccio, ils
seront fixés aujourd'hui sur la date de leur trente-deuxième. Les
membres de la commission de la Coupe de France vont mettre leur
calendrier à jour. Les Concarnois leur ont demandé de jouer samedi
prochain à Guingamp, comme ce devait être le cas ce week-end. Ils
aimeraient un coup d'envoi en milieu d'après-midi. Seront-ils entendus
? Pas sûr… « Il faut trouver une date qui ne gêne pas le Championnat.
Le match pourrait avoir lieu en semaine. On va en discuter », précise
le président de la commission, Jean Djorkaeff.
Samedi prochain, Lyon doit recevoir Lorient en Ligue 1.
Le règlement de la Coupe de France est ambigu et il mériterait d'être
dépoussiéré. Ne serait-ce que pour ne plus évoquer une communication
des décisions sur le… Minitel ! S'agissant des reports, il précise
ceci : « Les matches remis ou à rejouer se disputent, en principe, le
dimanche suivant. En cas d'impossibilité au calendrier, les clubs sont
tenus d'accepter de jouer en semaine à partir des 32es de finale à la
date fixée par la commission.»

L'AMERTUME DE CONCARNEAU

Les Concarnois ont deux bonnes raisons de ne pas vouloir jouer un
mardi ou un mercredi. Plusieurs joueurs, amateurs, travaillent en
semaine. Guingamp étant situé à 120 kilomètres et à une heure trente
de route, le club finistérien aura les pires difficultés à mobiliser à
nouveau les 10 000 Concarnois qui ont fait le déplacement samedi… pour
apprendre par le speaker, à quarante minutes du coup d'envoi, qu'ils
étaient venus pour rien. Pour l'USC, le report coûte cher.
Entre les trente cars (18 000 euros), les prestations au stade
(stadiers, traiteurs, etc.), le déplacement de son équipe, « on ne
sera pas loin des 50 000 euros », pense le président, Jacques Ollivier.
« On n'a pas à subir ce préjudice financier. Ce n'est pas nous qui
avons décidé de reporter le match. C'est à la FFF de prendre à sa
charge ces dépenses », juge-t-il.
Samedi, certains de ses joueurs ont laissé entendre que la délégation
lyonnaise avait pesé dans la décision de Fredy Fautrel. L'amertume est
mauvaise conseillère, parfois. Si les Concarnois voulaient jouer,
c'est aussi parce que l'état dégradé du terrain favorisait leurs
desseins. En fait, chacun est arrivé avec ses arguments et l'arbitre a
tranché seul, ainsi que le prévoit le règlement.

QUE S'EST-IL VRAIMENT PASSÉ ?

M. Fautrel a pris une sage décision : l'état de la pelouse du
Roudourou n'autorisait pas la tenue d'un match. Le terrain avait
pourtant été bâché depuis mercredi. « Tout le monde pensait qu'il
serait jouable, explique Pierre Delorme, le délégué de la FFF. La
veille, il n'y avait pas de doute. »
Débâchée aux alentours de midi, la pelouse était encore dans un état
correct. Mais, avec la chute de la température, le mélange de sable et
d'herbe est devenu de plus en plus dur. Les premières interrogations
de l'arbitre sont apparues vers 18 h 30. Robert Duverne, le
préparateur physique de l'OL, s'est entretenu de longues minutes avec
M. Fautrel. « Beaucoup de gens ont laissé entendre que les Lyonnais
avaient tout fait pour faire reporter le match. La meilleure réponse
qu'ils pourraient donner, c'est de montrer qu'ils sont sensibles à nos
préoccupations en acceptant de jouer un samedi », dit François
Ollivier. Jean-Michel Aulas ne peut être suspecté d'aucune manoeuvre :
il est en vacances en République dominicaine. Avec les petits, au
moins, son club a toujours su se conduire. En abandonnant, notamment
ces dernières saisons, la part de la recette aux guichets qui lui
revenait de droit.
Vers 20 h 10, M. Fautrel a convoqué les représentants des deux clubs
pour leur expliquer que la sécurité des joueurs n'était pas garantie
et qu'il devait donc reporter la rencontre, non pas au lendemain
(hier), vu les températures qui s'annonçaient dans la nuit, mais à une
date ultérieure.
Pour la forme et parce que le règlement l'y oblige, M. Fautrel est
revenu hier matin pour constater l'impossibilité de jouer. Les
Lyonnais n'étaient pas représentés. « Il n'y a eu aucune pression,
poursuit le délégué. À 9 heures dimanche (hier), nous nous sommes
retrouvés avec l'arbitre, ses deux assistants,M.Le Graët, le président
de Guingamp, ainsi que MM. Khendek et Ollivier, de Concarneau. Le
terrain était injouable. » La température était négative de 8 degrés.

RENDEZ-VOUS LE 2 JANVIER 2010…

La bonne question, ce n'est pas forcément de savoir pourquoi
Concarneau-Lyon a été reporté, mais comment Alençon-Lorient et
quelques autres rencontres ne l'ont pas été. De même, était-il
vraiment opportun, à cette période de l'année, de programmer une
dizaine de rencontresà 21 heures plutôt que dans l'après-midi ?
« On râle quand les matches ont lieu à 16 ou 17 heures sous prétexte
que les gens travaillent, répond Djorkaeff. C'est vrai, 21 heures, ça
fait un peu tard. À 20 heures ou à 20 h 30, ce serait mieux. Mais nous
ne sommes pas les seuls à décider. Il y a aussi les télés. »
En France, on peut jouer à 19 heures en août et à 21 heures en
janvier. Pour favoriser le spectacle, sans doute…. Avant et après les
32es de finale, plusieurs techniciens, notamment Frédéric Antonetti,
Guy Lacombe ou Laurent Blanc, s'étaient indignés de ces incohérences.
Ils auront sans doute l'occasion de monter à nouveau au créneau dans
un an. L'entrée en lice des clubs de L1 aura lieu les… 2 et 3 janvier.

RAPHAËL RAYMOND et VINCENT GARCIA