par chopper Sam 09 Mai 2009, 02:22
Rennes-Guingamp, si proches, si loin
Le Stade de France accueille samedi (20h45) une finale de Coupe de France 100 % bretonne entre le Stade rennais, en quête d'un troisième trophée après ses victoires de 1965 et 1971, et l'En Avant Guingamp, finaliste en 1997 contre Nice. L'équipe de L2 n'est pas battue d'avance.
Cent trente kilomètres seulement les séparent et pourtant, tout les oppose. Entre Rennes et Guingamp, réunis samedi soir dans une finale de Coupe de France aux allures de Coupe de Bretagne, les derbies ne se sont jamais limités à une simple question de suprématie régionale. Il s'agirait plutôt d'un affrontement aux aspects sociologiques assumés de part et d'autre. Rennes représente la ville, la bourgeoisie et une puissance économique supérieure à celle de ses voisins bretons. Guingamp, la campagne, ses dix mille habitants et ses moyens plus limités. Personne ne s'en offusque et les Guingampais eux-mêmes auraient plutôt tendance à se prendre au jeu. «Les paysans sont de retour», a-t-on pu entendre dans l'avion qui les a ramenés de Toulouse après leur demi-finale. A L'En Avant, sevré de L1 depuis 2003, l'envie de "taper le gros" a toujours existé. Encore plus lorsque le "gros" en question s'appelle le Stade rennais.
Cette finale ne peut cependant pas se résumer à une vulgaire bataille de clochers. Le prestige de la Coupe est en jeu. A Rennes, on rêve de renouer avec un passé glorieux. Combien de fois cette saison a-t-on rappelé aux joueurs de Guy Lacombe que la dernière victoire du club dans cette épreuve remontait à 1971 ? «Cette date, on l'a assez entendue. Trente-huit ans, ça fait beaucoup», répond dans un sourire le gardien Nicolas Douchez. Même si Pierre Dréossi nous a assuré ne pas en avoir parlé à ses joueurs «pour ne pas leur rajouter un élément de pression supplémentaire», la perspective d'offrir à l'actionnaire, François Pinault, son premier trophée depuis son arrivée en 1998, concentre également une bonne partie des enjeux de cette rencontre. Tout comme la possibilité pour le Stade rennais de valider pour la quatrième année consécutive sa présence sur la scène européenne.