Voilà c'est officiel pour Carrasso ... et au passage, Vive Jean Louis
Lors de la présentation officielle de Cédric Carrasso mardi après-midi au Haillan, Jean-Louis Triaud s'est félicité de l'arrivée en Gironde du gardien de but international, pour une durée de quatre ans. N'oubliant pas d'excuser l'absence de Laurent Blanc, parti en «cure de remise en forme», le président aquitain s'est réjoui de l'aspect «sécurité» du recrutement de l'ancien toulousain. «L'entraîneur souhaitait renforcer le groupe, par sécurité, avec un gardien supplémentaire, a-t-il indiqué. Sportivement, Ulrich (Ramé, NDLR) est irréprochable et reste un très grand gardien, mais en termes de physique, il a connu une saison un peu chaotique. Il arrive à un moment de sa carrière où les petits soucis peuvent potentiellement se reproduire. Le choix s'est donc porté sur un goal de haut niveau en France, ce qui était un critère pour nous, sachant que l'objectif de Laurent Blanc était de prendre l'un des trois internationaux (parmi Lloris et Mandanda, auxquels aucune demande n'a été adressée par les Girondins, NDLR). Et l'on savait aussi que Cédric, hors terrain, possédait un atout supplémentaire que ses concurrents en Equipe de France n'avaient peut-être pas, à savoir sa participation à la vie d'un groupe, qui était déjà bonne chez nous. On est donc certain qu'il va apporter un plus à ce niveau-là». Quand à la question de la hiérarchie au sein de l'équipe : «Je ne crois pas qu'on l'ait fait venir pour être remplaçant», a-t-il lancé, ferme.
Triaud, ferme sur Souley Diawara
En marge de la cérémonie, le président des Marine et Blanc est revenu sur les dossiers brûlants du mercato bordelais. «Souleymane Diawara est en congés, et la première offre de Marseille (proche des 5 millions d'euros) ne nous a pas donné satisfaction... Comme toutes les autres venant de leur part, d'ailleurs, puisque le joueur n'était pas désigné comme étant partant possible, a-t-il glissé, malicieusement. Et Marseille, qui a jugé utile de faire une proposition salariale sans nous consulter, et sans demander si le joueur était libre, nous trouve exigeants... Mais comme on ne leur a rien demandé, s'il doit se passer quelque chose, notre club ne sera pas pénalisé. De fait, s'ils ont des désirs, à eux de nous convaincre.»
Concernant les autres transferts possibles, rien à signaler. «Pour Chamakh et Fernando, il n'y a rien du tout, en dépit de vingt-cinq coups de téléphones passés par des journalistes espagnols basés à Séville, s'est-il encore amusé. Seules nos jeunes pousses en devenir, telles que Ayité, Sertic ou Diabaté, suscitent des demandes de prêts ou de transferts. Sinon, en dehors de tout ceci, je n'ai reçu aucune offre officielle.»
Bonjour Cédric. Nous vous pensions joueur du TFC pour une certaine période mais vous avez finalement choisi de rallier Bordeaux. Racontez-nous la genèse de ce transfert. Comment cela s’est-il passé ?
Dans un premier temps, le point primordial fut la volonté du club bordelais de me recruter. Par la suite, il a fallu de la communication et des accords entre les deux clubs afin que l’opération aboutisse. Toutes les parties ont été compréhensives, surtout vis-à-vis de la suite de ma carrière.
Comment se sont déroulés les premiers contacts entre Bordeaux et vous ?
Au début, il s’agissait de discussions très simples, aussi bien avec le staff technique qu’avec la direction. La suite à été une négociation classique avec des moments de chaud et de froid. Tant que la saison n’était pas finie, il n’y avait rien d’avancé. Je suis quelqu’un de droit, qui a toujours respecté ses engagements. Jusqu’à la dernière minute de la saison, j’ai joué le jeu à 200% au TFC. Une fois la saison terminée, nous avons pris le temps de nous poser et de réfléchir. Nous avons discuté avec les dirigeants. Tout s’est fait progressivement et naturellement.
Vous aviez envisagé un départ à l’issue de votre bonne saison sous les couleurs du TFC ?
Un peu si je me souviens de mes commentaires de l’époque. J’avais dit que je n’étais pas sûr d’être toulousain à 100% pour la saison à venir. Je savais qu’il existait une possibilité avec Bordeaux. Il était possible que le club cherche un gardien pour la saison à venir. Ils avaient des idées mais de mon côté, j’étais sous contrat avec le TFC. Dans un coin de ma tête, je savais que j’avais une chance de signer dans ce club qui possède de gros objectifs.
Nous avons lu et entendu certaines déclarations d’Alain Casanova. Êtes-vous parti fâché ?
Pour ma part, je ne suis pas du tout parti fâché. Il n’y a jamais eu un mot plus que haut que l’autre au cours des discussions qui ont été menées. Cela a été une négociation classique dans le milieu du football. Chacun a défendu ses intérêts, il est donc normal que mon ancien entraîneur ait pu le vivre comme cela. Pour moi, je ne suis pas parti de Toulouse, je suis venu à Bordeaux. Je n’avais rien contre Toulouse, je ne voulais pas quitter ce club à n’importe quel prix, au contraire. Je pense que c’est un club qui est jeune, qui se construit sainement. Cela dit, j’avais l’occasion de venir dans un grand club, qui a vu évoluer de grands joueurs et de grands gardiens. A mon âge, il était important de franchir un palier.
Franchir ce palier, c’est jouer la Ligue des Champions ?
C’est jouer la Ligue des Champions à un an de la Coupe du Monde, défendre un titre de champion de France. Nous allons devoir défendre les titres acquis en étant exposé. Je vais également défendre les couleurs d’un grand club français. Même si je suis originaire de la région marseillaise, j’ai toujours vu ce club briller lorsque j’étais jeune. Selon moi, les Girondins font partie des grands clubs français voir européen car Bordeaux a fini 2ème puis 1er sur les deux dernières saisons tout en se qualifiant trois fois sur les quatre dernières saisons pour l’UEFA Champions League. Je pense que c’est le moment d’enclencher de bons résultats dans cette compétition après ceux acquis en championnat.
Vous auriez pu la jouer avec l’OM avant de vous blesser il y a deux ans. La jouer l’an prochain est-ce, selon vous, un juste retour des choses ?
Non, je ne dirais pas cela. Aujourd’hui, je suis aux Girondins de Bordeaux et j’en suis très heureux. Le contexte marseillais était différent. Ce n’est pas forcément un juste retour des choses. Entre temps, il y a eu beaucoup de travail, de bonnes et de mauvaises choses. L’opportunité s’est présentée et j’ai voulu la saisir. Aujourd’hui, le plus important est de m’épanouir dans un groupe bien formé et bien structuré. Il y a également des gars que je connais un peu. En arrivant à Bordeaux, il suffit de faire le tour pour s’apercevoir que tout est réuni pour s’éclater.
De l’extérieur, quel regard aviez-vous de Bordeaux, lorsque vous étiez à Marseille puis à Toulouse ?
A Marseille, c’est un peu différent. Les Girondins de Bordeaux sont des rivaux de l’OM, cela donnait lieu à des matches chauds mais il s’agissait toujours de très bons matches à jouer. Difficile de dire autre chose pour Toulouse puisque les matches entre les deux clubs sont des derbies de la Garonne. Plus jeune, j’avais l’image d’une équipe toujours athlétique, difficile à manœuvrer, qui jouait bien au ballon. Bordeaux, c’est aussi un club de grands gardiens avec les Huard, Dropsy, Bell et même Ulrich qui est toujours là. Il y a eu beaucoup de grands gardiens à Bordeaux et cela donne envie. Je souhaite m’épanouir ici.
Vous évoquez Ulrich Ramé qui est toujours au club ? Êtes-vous en concurrence ou vous avez l’assurance d’être le n°1 ?
Bien sûr, je viens pour jouer mais j’ai énormément de respect pour Ulrich Ramé, pour ce qu’il a accompli ici. Je sais que c’est quelqu'un de bien car j’ai eu énormément d’échos très positifs sur lui. Je sais aussi qu’il sera là pour m’aider. Il a fait de grandes choses pour Bordeaux et il peut encore en faire, comme en témoigne ses performances de la saison dernière. Il fera tout, je pense, pour me mettre dans les meilleures conditions afin de prendre la relève d’un poste qu’il a occupé pendant plus de 10 ans. C’est un beau challenge pour moi.
Après avoir côtoyé Fabien Barthez plus jeune à l’OM, cela doit être très positif de se confronter à l’expérience d’Ulrich Ramé même si vous serez installé dans une concurrence saine ?
Oui, j’espère effectivement profiter de son expérience. Je fais peut-être parti d’une des dernières générations possédant beaucoup de respect pour le travail des plus anciens. J’ai toujours été comme cela. Il faut toujours respecter le travail réalisé auparavant par les autres. Désormais, c’est à mon tour d’y aller et je le fais avec beaucoup d’humilité. Ce n’est pas parce que Cédric Carrasso arrive après une bonne saison et un transfert important que tout va être facile. Au contraire, il faut repartir sur un nouveau challenge, avec des objectifs élevés. Ce sera une saison difficile pour les Girondins. Nous serons attendus partout après la conquête de trois trophées la saison passée. Je suis confiant et je me langui d’y être. Jouer tous les trois jours des matches importants, c’est justement ce qui est excitant dans le football.
Vous avez aussi un challenge individuel avec les Bleus et la Coupe du Monde en 2010 si la France se qualifie ?
Oui, c’est un objectif individuel, cela sort du cadre des Girondins. Il y a une qualification à obtenir avec l’équipe de France afin d’aller à la Coupe du Monde. Je suis un compétiteur et aujourd’hui, faire partie d’un grand club français va me permettre de m’exprimer à un certain niveau, ce que je ne pouvais pas faire la saison dernière. Par la suite, nous verrons l’évolution de la saison. Je ne pouvais pas rêver mieux qu’une signature à Bordeaux pour la suite de ma carrière. A un an de la Coupe du Monde, voir qu’un club comme Bordeaux fait des efforts afin de s’attacher les services d’un gardien sous contrat à Toulouse, c’est beau. Tout le monde a fait des efforts pour que je vienne ici. C’est une grande satisfaction et désormais, c’est à mon tour de rendre tout ce qui m’a été donné au départ.