Interview / Jean-Michel Aulas
01/06/09
Au lendemain du titre perdu, Jean-Michel Aulas dresse le bilan de la saison et se projette vers l'avenir en restant fidèle à sa démarche
La L1 vient de s'achever sur le triomphe bordelais et la perte du titre pour l'OL. Une première depuis 2002. Vendredi dernier durant deux heures, Jean-Michel Aulas a reçu notre journal au siège de la Cegid. Le tout à un moment stratégique de l'histoire du club lyonnais.
Diriez-vous que c'est plus l'OL qui a perdu le titre que Bordeaux qui l'a gagné ?
C'est difficile de répondre à cette question. L'élément déclencheur a été la défaite à Barcelone. D'ailleurs, Claude (Puel) avait émis des craintes et me disait qu'il ne savait pas comment les joueurs réagiraient en cas de défaite. Mais fort heureusement, il a été très pertinent et très solide et on a pu se reprendre.
Ce groupe a-t-il manqué de personnalité ?
Non. C'est même une force de caractère que de vouloir se qualifier pour les quarts de finale de la Ligue des Champions au détriment de Barcelone. Les joueurs étaient programmés pour aller plus loin cette saison, mais on a beaucoup souffert des blessures. Et puis, il y a eu un problème d'intégration.
À quoi faites-vous allusion ?
À Fred et Fabio Santos. Fred ? Je l'ai rayé de mon esprit. Il a fait trop de mal à l'institution. Il a pollué le vestiaire et le jeu. Il n'a pas été honnête dans tous les sens du terme.
Sans lui, auriez-vous recruté au mercato d'hiver ?
Oui.
Que s'est-il passé avec Fabio Santos ?
J'étais entre lui et le coach à Valenciennes, et en vingt-deux ans de présidence, je n'avais jamais vu ça. J'ai pris mes responsabilités.
Pourquoi avoir confié à Claude Puel, en l'occurrence, une telle charge ?
L'histoire de l'OL, c'est quoi ? D'abord une séquence de dix ans, celle de la construction. Et on a été costaud car il n'y avait pas de bases. Puis une autre également de dix ans qui a été celle de la récolte, une récolte exceptionnelle. On aborde maintenant une troisième décennie avec l'objectif de se rapprocher des meilleurs européens. Et qu'est-ce que l'on voit ? Ferguson a les clés. Guardiola a les clés. Wenger a les clés. On se devait de mettre en place ce modèle décisionnel car dans le cas contraire, on ne progresserait plus. Ca n'enlève rien à moi-même. Ca n'enlève rien à Jérôme Seydoux et ça n'enlève rien à Bernard Lacombe. Il est mon éminence grise et cela le renforce dans sa fonction.
Votre propre conseil d'administration y croit-il ?
Oui. Nous avons le même modèle à la Cegid avec Patrick Bertrand et nous sommes en train de prendre de l'avance sur nos concurrents hexagonaux. Bien sûr, on a eu des doutes.
Je suis pétri de doutes mais je veux aller au bout de cette histoire avec Claude (Puel), au bout des quatre ans.L'OL peut-il se passer économiquement de la Ligue des Champions ?
Oui, pendant trois ans de suite même si je ne veux surtout pas penser à une telle absence ! Mais en 2007-2008, l'OL a représenté 64 % des résultats nets de la L1 avec 20 millions d'euros et avec 165 millions, 47 % des capitaux propres de cette même L1. Cette semaine, j'irai déposer notre budget à la DNCG en ayant inclus la qualification aux matches de poule synonyme d'une recette de 15 millions d'euros.
À propos de chiffres et au regard de votre puissance financière, n'avez-vous pas l'impression d'être devenu le bon client du football français ?
C'est vrai que l'on a surpayé et on n'a pas fait 100 % de bonnes affaires. Je regrette d'avoir acheté Fred à ce prix-là et
je m'en veux d'avoir acheté Keita à ce prix-là. Mais, nous n'avons jamais mal cédé et si l'on a payé aussi cher, c'est aussi parce que nous en avons les moyens.
Avez-vous trouvé un sponsor maillot ?
Pour l'instant non. On discute avec plusieurs sponsors, et nous n'avons pas pris de décisions, car financièrement ce n'est pas le top. On sait de toute manière que ce sera plus difficile. L'OL est le club qui a la notoriété la plus importante en matière économique. L'an dernier, les retombées médias ont ainsi représenté 35 millions d'euros pour le groupe Accor. Le coût du maillot de l'OL est de l'ordre de 10 millions d'euros. J'espère que l'on finalisera le plus tôt possible. Pour montrer notre puissance financière et aussi pour ne pas brader le maillot, j'ai envisagé de m'inspirer de Barcelone. Si l'on n'obtient pas ce que l'on souhaite sur le sponsor maillot, on se lancera peut-être dans une opération transitoire telle que celle-ci. Mais à partir du 1er janvier 2010, les sociétés de jeux en ligne pourront faire du sponsoring, Alors, on verra. »
Faut-il attendre un gros chantier au mercato ?
Le problème est complexe. Tous les joueurs sont sous contrat. C'est un compliment que vous devriez nous faire. Pour que Juninho s'en aille, il a fallu qu'on le libère. Chapeau bas ! Mais tous les autres sont sous contrat. Comment peut-on parler d'un grand chambardement ? Du fait de notre puissance financière, les salaires à Lyon sont parmi les plus importants de la L1. Tout le monde le sait sauf ceux qui en bénéficient… C'est pour ça que c'est complexe. Mais le jour où des joueurs voudront partir, ils vont prendre conscience que c'est la loi de l'offre et de la demande. Et que pour être sûr de partir, il faut peut-être accepter de gagner moins ailleurs. Et comme on a à faire à des gentlemen, il n'y aura pas de problème. Dans ce cas-là, il pourrait y avoir plus de changements que prévu.
Reconnaissez-vous que l'équipe n'a pas très bien joué ?
Le jeu est-ce Claude Puel ? J'ai vu des matches pas si mauvais, Bucarest, Florence, Marseille.
C'est vrai que le reste du temps, on s'est un peu fait ch… Mais on a du matériel.
Le Progrès
Les passages en gras ont particulièrement retenus mon attention. Quand on disait que Puel était un entraineur frileux, incapable de prendre des risques.
A part ça, Bernard Lacombe était sur OL SYSTEM. Barth, l'animateur, lui aurait propose un jeu "mercato, pas mercato". Voici ses réponses, prenez-le comme vous voulez, bluff pas bluff :
Daniel Pranjic : non pas mercato
Eto'o : non impossible
Trezeguet : non pas le profil avec karim et trop vieux + beaucoup de blessure + trop cher
Aly Cissokho : mercato et clairement on discute en ce moment
Alexander Lheb : mercato, faut voir avec barcelone si c'est possible
Loic Remy : mercato, a une clause pour revenir
Tiago : non, salaire trop elevé mais BL voudrait bien
Abidal : non, Barca le vendra pas d'après lui, mais BL aimerait bien
Bastos : non pas mercato d'après lui, est ce qu'il ment ? il avait pas l'air emballé et a hésité
Hazard : non Lille le vendra pas, mais super jeune joueur d'après BL
Dzeko : non, supervisé mais impossible à recruter, du même niveau qu'un GOMEZ à 30M€
Lopez Lissandro : mercato, ca fait 5-6 ans il est à Bordeaux, pourquoi pas
Keirisson : non , très déçu par ce joueur (surcoté ?)
Gudjonhsen : non on sait pas trop son poste et on a déjà Eder et Pjanic pour jouer derriere Karim
Viera : mercato mais grosse reserve sur blessures BL semble pas intéressé
Mancini : non, pas du tout
Camoranesi : non
Gilardino : non impossible
Je rajoute deux-trois phrases, de Lacombe durant l'émission d'hier :
Lisandro (Porto) : joueur suivi et très intéressant, mais compliqué.
JMA aurait de bonnes relations avec le président de Porto d'après Nanard...
Gilardino : "ça fait 3 ans que j'en parle au président, mais impossible".
---> En clair, on est effectivement sur un latéral gauche et un attaquant. Après vrai ou pas les noms ça reste a voir.
Le pauvre !
Accueil