Date de signature : Lundi 13 Juillet 2009
Ancien club : Nice
Ancien club : Nice
Recrue surprise de l’intersaison à l’OM, le guerrier Cyril Rool débarque sur la Canebière fort de sa grande expérience en Ligue 1. Présentation.
Qu’on se le dise, c’est un vrai sudiste qui débarque à l’OM, aussi bien par ses origines que dans sa mentalité. Né à Pertuis dans le Vaucluse il y a 34 ans, Cyril Rool a grandi dans le petit village de Villelaure, niché au pied du Luberon. C’est là-bas qu’il commence le foot, un sport qui va très vite devenir sa grande passion, quitte à être moins concerné par l’école : « Disons que petit, un match était plus important pour moi qu’un contrôle » sourit-il aujourd’hui. Il ira jusqu’en BEP électrotechnique, un diplôme qu’il n’obtiendra pas. Et pour cause, à 17 ans, il réussit un essai au SC Bastia alors qu’il évolue dans les rangs de l’AS Aix-en-Provence.
Les années bastiaises
En Corse, c’est le début des choses sérieuses pour Rool qui découvre le monde professionnel et fait ses premières armes en Division 2, participant ainsi à la montée du club insulaire parmi l’élite en 1994. Dans le volcan du Furiani, le jeune Rool s’épanouit au sein d’une équipe composée de vrais « grognards » avec les Casanova, Valencony, Camadini, rejoints ensuite par les Perez, Swierczewski et autres Jurietti. Que des enfants de chœur ! Sur le terrain, outre sa hargne et son engagement total, Rool séduit par la qualité de sa patte gauche qui lui permet de s’imposer au milieu de terrain.
Sous les ordres de Frédéric Antonetti, l’enfant de Villelaure engrange les matchs et déjà ses premiers cartons jaunes et rouges… Ses altercations avec le Parisien Daniel Bravo (en finale de la coupe de la Ligue 1995) et le Lyonnais Marc-Vivien Foé (en 1996) ont révélé au grand jour le caractère bouillant du joueur, cheveux longs et tatouage sur la cheville. Cela dit, Rool n’est pas seulement reconnu pour ses frasques sur le terrain, il l’est aussi pour ses prestations de plus en plus convaincantes sous le maillot bastiais. Il honore ainsi sa première sélection en équipe de France espoir en 1996 (il comptera au total cinq capes chez les Bleuets) et le grand Real Madrid lui fait même la cour lors du mercato estival !
La mauvaise réputation
Deux ans plus tard, il répond favorablement aux sirènes de Lens, tout fraîchement champion de France et engagé en Ligue des Champions. Rool fait donc le grand saut en rejoignant le Nord mais cela ne le refroidit pas, au contraire. C’est à Lens qu’il consolide sérieusement sa réputation de « bad boy » des terrains français. En août 1999, il est sanctionné par son club suite à un coup de tête assené à un jeune du centre de formation à l’entraînement. Quelques mois plus tard, c’est au stade Vélodrome qu’il se fait remarquer : lors du triste OM-Lens (où les supporters marseillais avaient fait la grève des encouragements), il réussit l’exploit de se faire expulser en écopant de deux cartons jaunes en l’espace de dix minutes, et ce juste avant la mi-temps ! Il répondra à la bronca du Vélodrome par un doigt d’honneur…
A l’été 2000, quand Rolland Courbis prend les rênes du club lensois, il lance un défi à Rool : celui de ne pas prendre un carton rouge de la saison ! Un pari que réussira à tenir le joueur, averti « seulement dix fois » en championnat… Reste qu’il détient aujourd’hui le record du nombre d’avertissements et d’expulsions en Ligue 1 avec 22 rouges et 155 jaunes reçus en championnat dans sa carrière ! À Lens, malgré la découverte de la C1 et une coupe de la Ligue décrochée (qui reste le seul trophée de la carrière de Rool), l’ancien Bastiais ne se sent pas tout à fait à l’aise et ne fait pas l’unanimité.
L’OM puis Deschamps en 2001
C’est de cette manière qu’il rejoint sous la forme d’un prêt l’OM de Bernard Tapie en 2001 : il est la première recrue du club qui a sauvé sa peau in extremis parmi l’élite. Hélas, celui qui commence à se stabiliser au poste d’arrière gauche ne restera que quelques mois sur la Canebière, le temps de la préparation estivale et de quatre matchs de Ligue 1. Alors que l’équipe entraînée par José Anigo ne décolle pas, Rool est expulsé lors de la 4e journée contre Troyes et s’attire les foudres de Tapie qui décide de se séparer du joueur (et d’Anigo au passage).
Rool est remplacé par Franck Jurietti et se retrouve à Monaco, avec un certain Didier Deschamps comme entraîneur. Même si le club monégasque connaît une saison difficile, le courant passe bien entre les deux hommes. Rool ne sera néanmoins pas conservé et retourne à Lens en 2002. Après deux saisons supplémentaires dans le Nord sous les ordres de Joël Müller, Rool poursuit son tour de France en rejoignant Michel Pavon à Bordeaux. À l’instar de sa saison à Monaco, Rool trouve à Bordeaux une bonne ambiance malgré les résultats sportifs décevants du club. Avec ses potes Laslandes et Jurietti, il se sent bien en Gironde. Il marque même son tout premier but en Ligue 1 avec le maillot bordelais !
Le guerrier s’est assagi
Mais quand à l’été 2005 Antonetti l’appelle pour qu’il le rejoigne à Nice, Rool n’hésite pas à retrouver son ancien coach sur la côte d’Azur. À désormais 30 ans, le joueur s’assagit au Gym : ce sont les années de la maturité. Très apprécié du public du stade du Ray, adoré par ses coéquipiers, Rool fait l’unanimité à Nice. Il portera le brassard de capitaine à quelques reprises et jouera son 300e match en Ligue 1 en 2007. S’il continue de recevoir toujours autant de cartons jaunes, son dernier carton rouge remonte à septembre 2008 et le match très controversé Lyon-Nice (3-2). Rool lâchera des mots peu élégants envers l’arbitre et dira à l’issue de la rencontre : « Je méritais d’être expulsé mais je persiste à penser que c’est plutôt l’arbitre qui aurait dû être expulsé au vu de son match ! ». On ne se refait pas.
En fin de contrat en juin 2010, Rool veut finir sa carrière à Nice. Mais l’intérêt de l’OM et Didier Deschamps cet été l’ont fait changer d’avis. Pour services rendus, les dirigeants niçois accèdent à sa demande d’être libéré de son contrat pour signer à l’OM. À 34 ans, le Sudiste va s’offrir un dernier challenge en tant que doublure de Taye Taiwo. Accueilli avec scepticisme par les supporters marseillais au regard de ses anciennes frasques et de ses pépins physiques (il a manqué la fin de saison dernière pour cause d’une tendinite récurrente au tendon d’Achille), Rool se veut rassurant, lui qui disait : « J’ai gardé la mentalité méditerranéenne de la région marseillaise et son accent. Et on me dit souvent que j'ai encore du gaz. C'est normal, vu la cinquantaine de matches manqués pour suspension, je peux jouer encore longtemps ». Du Rool tout craché.
Source : Lephoceen.fr
Dernière édition par Dimitri64500 le Mer 15 Juil 2009, 12:20, édité 1 fois